Histoire de France von Jules Michelet

Volume 05 (1364- 1415)
CHF 26.90 inkl. MwSt.
ISBN: 978-2-3224-5625-3
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Cette oeuvre laborieuse d'environ quarante ans fut conçue d'un moment, de l'éclair de Juillet. Dans ces jours mémorables, une grande lumière se fit, et j'aperçus la France. Elle avait des annales, et non point une histoire. Des hommes éminents l'avaient étudiée surtout au point de vue politique. Nul n'avait pénétré dans l'infini détail des développements divers de son activité (religieuse, économique, artistique, etc.). Nul ne l'avait encore embrassée du regard dans l'unité vivante des éléments naturels et géographiques qui l'ont constituée. Le premier je la vis comme une âme et une personne. L'illustre Sismondi, ce persévérant travailleur, honnête et judicieux, dans ses annales politiques, s'élève rarement aux vues d'ensemble. Et, d'autre part, il n'entre guère dans les recherches érudites. Lui-même avoue loyalement qu'écrivant à Genève il n'avait sous la main ni les actes ni les manuscrits. Au reste, jusqu'en 1830 (même jusqu'en 1836), aucun des historiens remarquables de cette époque n'avait senti encore le besoin de chercher les faits hors des livres imprimés, aux sources primitives, la plupart inédites alors, aux manuscrits de nos bibliothèques, aux documents de nos archives. Cette noble pléïade historique qui, de 1820 à 1830, jette un si grand éclat, MM. de Barante, Guizot, Miguet, Thiers, Augustin Thierry, envisagea l'histoire par des points de vue spéciaux et divers. Tel fut préoccupé de l'élément de race, tel des institutions, etc., sans voir peut-être assez combien ces choses s'isolent difficilement, combien chacune d'elles réagit sur les autres. La race, par exemple, reste-t-elle identique sans subir l'influence des mours changeantes ? Les institutions peuvent-elles s'étudier suffisamment sans tenir compte de l'histoire des idées, de mille circonstances sociales dont elles surgissent ? Ces spécialités ont toujours quelque chose d'un peu artificiel, qui prétend éclaircir, et pourtant peut donner de faux profils, nous tromper sur l'ensemble, en dérober l'harmonie supérieure. La vie a une condition souveraine et bien exigeante, Elle n'est véritablement la vie qu'autant qu'elle est complète. Ses organes sont tous solidaires et ils n'agissent que d'ensemble. Nos fonctions se lient, se supposent l'une l'autre. Qu'une seule manque, et rien ne vit plus. On croyait autrefois pouvoir par le scalpel isoler, suivre à part chacun de nos systèmes ; cela ne se peut pas, car tout influe sur tout.

Cette oeuvre laborieuse d'environ quarante ans fut conçue d'un moment, de l'éclair de Juillet. Dans ces jours mémorables, une grande lumière se fit, et j'aperçus la France. Elle avait des annales, et non point une histoire. Des hommes éminents l'avaient étudiée surtout au point de vue politique. Nul n'avait pénétré dans l'infini détail des développements divers de son activité (religieuse, économique, artistique, etc.). Nul ne l'avait encore embrassée du regard dans l'unité vivante des éléments naturels et géographiques qui l'ont constituée. Le premier je la vis comme une âme et une personne. L'illustre Sismondi, ce persévérant travailleur, honnête et judicieux, dans ses annales politiques, s'élève rarement aux vues d'ensemble. Et, d'autre part, il n'entre guère dans les recherches érudites. Lui-même avoue loyalement qu'écrivant à Genève il n'avait sous la main ni les actes ni les manuscrits. Au reste, jusqu'en 1830 (même jusqu'en 1836), aucun des historiens remarquables de cette époque n'avait senti encore le besoin de chercher les faits hors des livres imprimés, aux sources primitives, la plupart inédites alors, aux manuscrits de nos bibliothèques, aux documents de nos archives. Cette noble pléïade historique qui, de 1820 à 1830, jette un si grand éclat, MM. de Barante, Guizot, Miguet, Thiers, Augustin Thierry, envisagea l'histoire par des points de vue spéciaux et divers. Tel fut préoccupé de l'élément de race, tel des institutions, etc., sans voir peut-être assez combien ces choses s'isolent difficilement, combien chacune d'elles réagit sur les autres. La race, par exemple, reste-t-elle identique sans subir l'influence des mours changeantes ? Les institutions peuvent-elles s'étudier suffisamment sans tenir compte de l'histoire des idées, de mille circonstances sociales dont elles surgissent ? Ces spécialités ont toujours quelque chose d'un peu artificiel, qui prétend éclaircir, et pourtant peut donner de faux profils, nous tromper sur l'ensemble, en dérober l'harmonie supérieure. La vie a une condition souveraine et bien exigeante, Elle n'est véritablement la vie qu'autant qu'elle est complète. Ses organes sont tous solidaires et ils n'agissent que d'ensemble. Nos fonctions se lient, se supposent l'une l'autre. Qu'une seule manque, et rien ne vit plus. On croyait autrefois pouvoir par le scalpel isoler, suivre à part chacun de nos systèmes ; cela ne se peut pas, car tout influe sur tout.

AutorMichelet, Jules
EinbandKartonierter Einband (Kt)
Erscheinungsjahr2022
Seitenangabe160 S.
LieferstatusFolgt in ca. 5 Arbeitstagen
AusgabekennzeichenFranzösisch
AbbildungenPaperback
MasseH21.0 cm x B14.8 cm x D1.2 cm 241 g
ReiheHistoire de France de Jules Michelet
VerlagBooks On Demand

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Über den Autor Jules Michelet

Jules Michelet (1798-1874) wird als 21-Jähriger Doktor der Philosophie und anschließend Gymnasiallehrer. Nach ersten Veröffentlichungen auf dem Gebiet der modernen Geschichte und einer Berufung an die "École normale supérieure" beginnt er 1828 Deutsch zu lernen und unternimmt eine Reise nach Deutschland sowie 1830 nach Italien. Nach der Julirevolution von 1830 erhält er 1833 einen Lehrstuhl an der Sorbonne für moderne Geschichte, wird in die Akademie und 1838 an das "Collège de France" berufen. Zu diesem Zeitpunkt hat er bereits mit der Veröffentlichung seiner monumentalen Geschichte Frankreichs begonnen und 1848 erscheinen die ersten beiden Bände seiner Geschichte der Revolution. Jules Michelet begründete als ein patriotischer und dabei antiklerikaler Demokrat eine einflussreiche republikanische Geschichtsschreibung. Nach dem Staatstreich von Napoleon III. und dem verweigerten Eid auf ihn wird er aus dem Staatsdient entlassen, verlässt Paris und lässt sich in Nantes, später in Toulon, nieder. Michelet publiziert unablässig sein vielseitiges und umfangreiches Werk, darunter auch naturhistorische Bücher wie Der Vogel (1856) oder Das Insekt (1857). Am 15. November 1862 erscheint sein Skandalwerk Die Hexe und wird bereits 1863 ins Deutsche übersetzt.

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